Révélations & Aventures Web, l’obélisque vanille-pistache

Résumé de l’épisode précédent : au terme d’une course-poursuite épique dans les rues du Caire avec les agents reptiliens qataris du KGB, Jan-le-Rebelle brave encore les interdits et poursuit sans faiblir sa quête de connaissances mystiques au pays des pharaons. Mais en respectant l’horaire prévue par sur le programme de son agence de voyage, parce qu’après l’heure c’est plus l’heure.

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Donc, non content d’avoir proféré des stupidités mensongères devant les colosses de Memnon pour se faire lustrer le cul par sa communauté, Jan s’acharne à récidiver sur le site d’Assouan, à l’occasion de la visite du célèbre obélisque inachevé.

Présentons-le rapidement, SERGIO DIAPO SUIVANTE, il s’agit d’un obélisque de plus de 41 mètres de hauteur, taillé dans le granit des carrières d’Assouan, qui s’appelle aujourd’hui Syène, dans le gouvernorat d’Assouan.

Ces carrières de 20 kilomètres carré sont restées célèbres dans la longue histoire égyptienne pour les riches gisements de granite rose qu’on y trouve, très prisé pour la taille des obélisques, et pour la fabrication des statues.

Le granit est une pierre très dure, donc très appréciée pour les sculpteurs puisque l’on peut l’abraser et la polir sans trop de risques, et ainsi créer des formes harmonieuses et précises. Le problème, c’est que les bancs de granit souffrent parfois de microfissures ou de failles, pas toujours visibles au moment où les carriers entament les travaux, et qui les rendent inutilisables si vous projeter de sculpter quelque chose d’un peu trop ambitieux avec. C’est la surprise désagréable qu’on eut un jour les artisans égyptiens, découvrant que l’obélisque en cours de finition avait une faille dans la masse.

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Il y a d’autres explications qui seraient plausibles, mais c’est néanmoins la plus probable. L’énorme pilier avait été commandé par le pharaon Thoutmosis III (qui avait la reine Hatchepsout en personne comme belle-doche, excusez du peu), sous la XVIIIe dynastie au Nouvel Empire, et il a donc été laissé en plan.

Statue de Thoutmôsis III, musée de Louxor.

3500 ans plus tard, il fait la joie des touristes, des guides égyptiens, et des crétins qui s’en servent pour proférer des imbécillités avec une perche à selfie, comme nous allons justement le voir.

Donc, Jan-l’agent-de-voyage visite Assouan, et il nous emmène observer le bahut de plus près. Mais avant de voir ledit obélisque, il nous montre une tranchée abandonnée de la carrière, où l’on peut voir des traces de taille identiques à celles de l’obélisque.

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0 :38 « Et là on voit parfaitement les espèces de traces de godet sur les côtés, qui non seulement donnent ces formes très bizarres comme si on avait heu… comme si on s’était servi dans une boîte de glace, de sorbet […] on voit que ici les traces descendent en dessous… c’qu’y fait qu’il est absolument IMPOSSIBLE que les égyptiens se soient amusés à s’allonger dans c’bordel»

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Parce que, heu, les Égyptiens naissaient avec un balai dans le cul comme des playmobils, et donc ils étaient incapables de bosser allongés ?! Non mais qu’est-ce que c’est que cette réflexion !?

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C’est d’autant plus ridicule qu’on voit parfaitement bien sur la vidéo un de ses clients qui circule dans la tranchée en question, et on peut donc constater qu’on s’y déplace sans trop de difficultés et qu’on peut, au contraire, s’y asseoir voire s’y allonger pour bosser, il y a toute la place nécessaire pour ça ! !

Au passage, retenez bien cette métaphore pourrie de la sorbetière, ça va revenir plusieurs fois.

« …pour taper sans visibilité latéralement en vue de faire casser tout ça »

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« SANS VISIBILITÉ » ?! A moins faire faire le boulot par des aveugles par une nuit sans lune, je ne vois pas en quoi tu peux ne pas avoir de visibilité ! Regardez-vous-même, ses propres images montrent au contraire qu’on y voit très bien, et même si ça n’était pas le cas, ça ne rendrait toujours pas la taille de la roche impossible ! Jusqu’à la fin du XIXe siècle, les mineurs bossaient exactement dans cette position et sans technologie alien du futur3 que je sache ! Et là pour le coup, au fond d’un boyau de mine la visibilité était un réel problème !

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Alors oui, c’est sûr que c’est pénible et que ça doit te casser le dos, mais c’est ce qu’on appelle le travail manuel, mon grand.

Jan enchaîne ensuite par le site de l’obélisque proprement dit, filmant au passage la zone qui le surplombe, qui se trouve constellée par les mêmes marques de ce qu’il pense être une cuillère à sorbet :

« c’que les anglais appellent des scoupemawkss »

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Et s’ébahit ensuite devant l’obélisque (« c’est proprement stupéfiant ! »), ainsi que devant des puits « qui sont toujours inexpliqués » (spoiler : c’est faux aussi):

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Il s’interroge sur leur pourquoi et surtout leur comment. Evidemment, comme vous, vous savez faire une recherche sur Google, vous aurez vite compris si ce n’est déjà fait que ce genre de puits est très commun dans les carrières et qu’ils servent à sonder les bancs de granit pour jauger de leur profondeur et de leur qualité. C’est d’ailleurs ce qu’on fait encore de nos jours dans les carrières et les mines (page 7) parce que, grande surprise, les aliens d’Alpha du Centaure ne sont pas repassés entretemps nous refiler un scanner à cailloux au plasma qui voit à travers la pierre!

Mais passons, car Jan, il en a une bien bonne à vous raconter, tenez-vous bien les côtes.

« Et TOUT c’que vous venez de voir dans cette vidéo est censé avoir été fait, mesdames et messieurs, tenez-vous bien, j’espère que vous êtes tous assis pasque la blague est très très bonne, les pierres sont brûlantes donc j’vais faire vite, TOUT ce qu’on vient de voir est censé avoir été fait comme ça.»

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Mais wtf!

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AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH, mais dire que cette daube a fait presque 5000 vues ! Mais je rêve !

« C’est bon, vous pouvez vous calmer, arrêtez de rire … en plus de tout ça quand on tape sur cette boule test de granite, en fait on voit que dès qu’on tape, la pierre devient blanche, ça la casse, en fait elle est plus rose comme à l’origine» … et donc que gnégnégné KOMSÉTÉTRANJ on ne trouve de ces traces blanches nulle part sur ce site, cette andouille ignorant visiblement que toutes les pierres produisent cet effet quand elles viennent juste d’être taillées, c’est donc parfaitement normal qu’il n’y ai plus rien 3500 ans après !

Bon bref, on va mettre tout de suite le holà à cette avalanche de conneries ! Je ne vais pas être très original sur ce coup, parce que LRDP avait déjà fait ce sketch consternant sous nos yeux à une époque, et que beaucoup s’en sont déjà moqués avant moi, mais :

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BORDEL ! Mais à quel moment tu en viens à considérer que c’est convaincant de taper mollement onze coups sur un caillou et de décréter ensuite qu’on ne PEUT PAS tailler le granit ?!

Et surtout que l’intégralité du truc a été taillé juste avec ces boules de pierre ? Là aussi je radote, mais c’est un classique de pyramidiot : réduire l’entièreté de l’outillage égyptien antique à UN percuteur (voire à que dalle d’ailleurs, pour les plus atteints), ce qui est aussi mensonger que de prétendre qu’on a construit le viaduc de Millau avec UNE truelle !

Les artisans égyptiens utilisaient une ribambelle d’outils aussi variés que nombreux ! Non seulement on en a retrouvé des caisses entières lors de fouilles archéologiques, mais eux-mêmes les ont représentés sur leurs fresques murales ! Et ça c’est quoi, gros débile ?

Je suppose qu’on doit en conclure que le mec de droite utilise un genre de peigne alien, et pas une scie ? Et celui de gauche, il tient un cure-dent géant, et pas une hermine ?

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Et ces instruments de sculpteurs, je suppose que c’est encore un coup de la Science Officielle© qui s’amuse à faire du bricolage niveau CM2 pour inventer des outils qui n’existaient pas j’en-ai-aucune-preuve-mais-c’est-sûr et cacher la véritude des aliens qui font léviter des pierres ?!

Et cette équerre, ce niveau et ce fil à plomb retrouvés dans la tombe de Senedjem, à Louxor, c’est quoi du coup ?

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Et ça, et ça !

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(Ensemble de cordeaux, temple de la reine Hatchepsout)

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(Reproduction d’un bas-relief de tailleurs de pierre de la tombe de Rekhmiré, nécropole thébaine)

Pure invention des égyptologues illuminatis sans doute ?

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Et ça c’est quoi, champion? Un burin et un ciseau en métal qui viennent de la tombe de Montouhotep II, roi de la XIe dynastie!

Et gnégnégnégné les égyptologues nous mentent on sait pas tout ils avaient une technologie très très avancée. Mais bon sang, arrêtez d’être stupides juste deux minutes et ouvrez les yeux !

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       –  Ayayay chef, calmez-vous, vous faites peur au public !

Hrm. Oui, bon. Où en étais-je ? Ah oui, Jan et ses bras de poulet qui fatiguent parce qu’il n’obtient pas une statue géante de dix mètres de haut alors qu’il a quand même tapé onze fois sur un caillou. Quel drame humain vivons-nous là.

Bon alors, qu’est-ce que c’est que ces batacouèques. Premièrement, ce que Jan Niégblabla nous montre là, c’est un percuteur en dolérite. La dolérite, c’est une roche magmatique de couleur grise, granuleuse mais très compacte, qu’on trouve un peu partout : on a retrouvé pas mal de haches de pierre néolithiques en pierre polie, taillées dans ce matériau. En l’occurrence, il se trouve qu’elle possède la particularité d’être une roche extrêmement dure, et donc très utile pour travailler la pierre. Surtout quand il s’agit d’un matériau aussi résistant que le granit rose ! Les égyptiens étant loin d’être stupides contrairement à cet illuminé, ils se sont dit que ce type de roche, qu’ils utilisaient déjà depuis le Néolithique, convenait fort bien pour les carriers.

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Et à tout hasard, le fait qu’on ait retrouvé ces percuteurs de dolérite absolument PARTOUT sur le site d’Assouan, ça a

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… un rapport avec l’étendue des surfaces couvertes de tes scoupemawks? Non, le rapprochement ne se fait toujours pas, c’est vrai que ça serait dommage d’avoir une réflexion logique pour une fois.

Donc, les égyptiens ont utilisé la dolérite pour en faire des percuteurs, servant à fracturer la roche. Sauf que l’opération n’avait absolument rien à voir avec ce numéro de cirque écœurant de mauvaise foi que l’on peut voir dans la vidéo.

Premièrement, les arpenteurs devaient repérer un banc de granit exploitable dans les gisements des carrières d’Assouan. A nu, la surface du plateau rocheux ressemble à ça :

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Et vous vous doutez bien qu’on ne peut pas sortir directement un obélisque de ce souk. Une fois le site adéquat déterminé, là, le chantier était entamé, et la première chose à faire, c’était de décaper jusqu’à une profondeur donnée TOUTE la surface du granit, pour parvenir au niveau désiré, celui où les carriers de pharaon allaient pouvoir sculpter dans la roche la forme de l’obélisque.

Et c’est pour cette étape que les percuteurs en dolérite entraient en action. Le problème, c’est que malgré les diaclases (les failles) naturelles de la roche, le granit est, à ce moment, encore trop résistant. C’est pourquoi les égyptiens utilisaient le dépilage par le feu pour fracturer la roche.

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 – Jefe, qu’est-ce que c’est, le dépilage ? Ça marche avec de la cire ?

Non. Le dépilage, c’est une technique de fracturation de la pierre (on parle aussi de pyrofracturation), d’une simplicité enfantine et selon toute probabilité, née de la simple observation de la pierre après un feu de forêt ou un simple foyer de campement. Cela consiste tout simplement à allumer un feu sur une surface de pierre que l’on veut éliminer, feu qui sera entretenu pendant un certain temps. Grâce à la chaleur, la roche va perdre une grosse partie de sa résistance, s’émietter et se fracturer sur une certaine profondeur, rendant le travail des carriers ou des mineurs beaucoup plus facile. L’usage de cette méthode est attestée sur tous les continents et ce depuis le Paléolithique, notamment pour l’extraction du silex et du quartz.

C’est non seulement la façon la plus simple, la plus pratique et la plus probable de s’y prendre pour, dans notre cas, fracturer le granit d’Assouan, mais il se trouve qu’en plus, la fouille archéologique desdites carrières a permis de retrouver un grand nombre de grains de charbons de bois, coincés dans les diaclases de la roche, comme c’est expliqué ici. Ce qui tend à suggérer que c’est effectivement comme ça qu’on procédé les artisans de Thoutmôsis III, à moins que notre champion de la « recherche alternative » aie une meilleure suggestion pour expliquer leur présence ici, du style un petit barbecue atlante entre amis ? Non ? Bon.

Une fois la surface ainsi fracturée, les carriers entamaient alors la longue étape de martelage au percuteur, qui permettait d’épeler petit à petit la couche de granit, et ce jusqu’à parvenir à la profondeur voulue.

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Ce que Jan prend donc comme des coups de cuillère à glace dans une sorbetière n’est donc que les traces de ce martelage incessant sur la pierre. Sachant que ce travail était, fût-il extrêmement pénible, effectué par des carriers expérimentés qui savaient ce qu’ils faisaient, et pas par un touriste idiot qui se fatigue en vingt secondes ! C’est dingue d’avoir a rappeler ce détail, mais les pyramidiots nient à chaque fois que ça les arrange l’amplitude du boulot abattable quand il est effectué par quelqu’un qui sait ce qu’il fait, au lieu d’un novice complet.

Il n’est pas non plus capable de courir le Tour de France, il se crèverait en quelques heures ! Est-ce que ça rend la chose impossible à des athlètes qui s’y sont préparés pendant des années ? Bien sûr que non ! Ici c’est pareil.

J’ajouterais un dernier détail : pas une seule fois il lui vient à l’idée que ces marques de « sorbetière » ont justement l’envergure qu’ont les bras d’un travailleur agenouillé devant. Non, non non : SORBETIÉRE, on vous dit.

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Une fois l’obélisque grossièrement taillé dans le roc et dégagé de son socle rocheux, il en était retiré, tracté et envoyé jusqu’à sa destination sur le Nil tout proche.

Et vu que j’ai comme qui dirait un don pour sentir venir les conneries, je prends les devants pour dire que, si, on sait parfaitement bien comment les égyptiens s’y prenaient pour transporter des charges aussi lourdes. Notamment parce que là encore, les égyptiens eux-mêmes ont eu l’amabilité de nous décrire eux-même comment ils s’y sont pris, comme en témoigne cette reproduction d’un bas-relief du temple de la reine Hatchepsout, à Deir-el-Bahari :

Sûrement une technologie très-très-avancée, je n’en doute pas une seconde.

Une fois à destination, l’obélisque était mis en place sur son socle. Cette théorie de Reginald Engelbach suggère une rampe de terre sur laquelle l’obélisque aurait été tracté pour le déposer ensuite :

… mais l’on sait également qu’on peut tout simplement le redresser à la force des bras, comme en témoigne l’opération du dressage de l’obélisque de Louxor sur la place de la Concorde, réalisée en 1836 et que vous pouvez admirer encore aujourd’hui à Paris.

(Erection de l’obélisque en 1836, 1837, musée de la Marine).

Et il est probable que c’est une fois l’obélisque enfin en place, qu’un échafaudage était dressé, et que les tailleurs de pierre se mettaient au travail pour sculpter proprement la surface du monument pour la gloire de pharaon.

Pour revenir à cette affligeante vidéo, elle se termine donc ici avec ses remerciements, et comme je viens de vous l’expliquer, la réalité du travail de la pierre n’a strictement rien à voir avec ce que cet idiot essaie de faire croire à son public d’empaffés pour mieux les enfoncer dans leur délire paranoïaque de civilisation antédiluvienne très très très très TRÉS avancée technologiquement.

Mais ce n’est pas fini ! Parce que Jan, c’est un champion de la formule creuse. Il a pour habitude de consacrer plusieurs vidéos au même sujet, et ce qui est tout bonnement formidable, c’est qu’il accomplit l’exploit de ne JAMAIS avoir le moindre début d’ombre de commencement d’argument concret dedans, c’est prodigieux.

Quelques temps plus tard, il a donc publié une autre vidéo intitulée « Pourquoi l’Obélisque d’Assouan n’a pas été fait à la main! » (Ça donne le ton tout de suite), que vous devriez visionner pour vous assurer par vous-même de ce que je vais dire dessus.

Il commence par réciter des banalités à propos de l’obélisque, son poids, son âge, son commanditaire, et ce qu’en pense la fameuse

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… parce que ça serait dommage de louper une occasion de faire la victime.

Puis il remontre à nouveau son « expérimentation » de la dolérite, qui me donne envie de m’arracher les cheveux tellement c’est stupide et putassier, avec un de ses clients-touristes qui tape mollement sur un caillou !

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Et là, enfin, il développe : 0 :50 « Désolé mais ça n’est tout simplement pas possible et incohérent par rapport à ce qu’on trouve dans la carrière d’Assouan, et on va voir pourquoi ».

Je sais, ça a l’air creux, mais je vous jure que c’est pourtant parmi ce qu’il dit de plus consistant en douze minutes. Je vous l’avais dit que c’était prodigieux.  Il cale donc quelques images de son voyage touristique, et il reprend. Il explique que les guides égyptiens locaux expliquent aux touristes ce que l’on sait à propos des percuteurs de dolérite (pour s’en plaindre évidemment, « c’est désespérant »).

2 :10 « Quand on voit la carrière d’Assouan dans tous ses détails, c’est impossible de croire en cette hypothèse. Et le premier point qu’on va aborder, c’est les techniques d’extraction. Les techniques d’extraction, dans la carrière d’Assouan, on en détecte deux »

… suite à quoi il montre des images des encoches que l’on peut trouver sur le site, et qui correspondent à l’utilisation de coins de bois, qui étaient aspergés d’eau pour les faire gonfler et exercer ainsi une pression sur la pierre pour aider à la faire fracturer.

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C’est effectivement une autre manière de fendre la roche sans outils contemporains, et qui marche très bien : un seul coin de bois ne fendra pas un banc de granit, mais plusieurs, espacés, peuvent y arriver. C’est le même principe qui est appliqué ici, bien qu’avec des coins de fer :

Mais Jan, ça lui pose problème, parce que « l’absence totale de contrôle de la matière qui casse, et par la même cette technique d’extraction faisait qu’il y avait énormément de pertes et de déchets par rapport aux travaux entamés ».

Je ne sais pas vous mais moi, je cherche encore en quoi c’est un problème, sachant que ce procédé était utilisé précisément à une étape du chantier où il s’agissait de tailler dans la masse et pas de sculpter finement l’obélisque ! Après quoi il fait un parallèle sorti de nulle part avec la pyramide de Khépren et celle de Mykérinos, « dont les parements étaient constitués de granit » … ??!

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… et donc?!

Mais pas le temps d’expliquer, il enchaîne en disant qu’on ne doute pas de cette technique d’extraction « parce qu’on sait que les grecs et les romains l’ont employée » (3 :10 ).

Ah, donc quand il s’agit des grecs et des romains, tout va bien c’est attesté et authentifié, mais quand il s’agit des carriers égyptiens, là on fait venir les atlantes et leurs perceuses à laser ?! C’est complètement idiot ! D’autant plus que dans les trois cas, ce qu’on sait de leurs techniques de taille de pierre vient justement du travail de l’archéologie, alors en fonction de quoi tu fais la distinction, génie ? Ça n’a aucun sens !

Puis il ressort son laïus sur le godet-qui-creuse-dans-la-sorbetière ! OLALA, on dirait trop qu’on a taillé dans la pierre comme avec une cuillère, c’est dingue !

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3 :40 « Et ça, ça pose réellement problème, parce que quoiqu’on puisse en dire, on est incapables de déterminer la technique qui a été utilisée et qui fait qu’aujourd’hui, on a des restes qui ressemblent à ça. »

Sauf qu’il ne suffit pas de décréter qu’on ne sait pas quelque chose pour que ça soit vrai, comme ça a déjà été expliqué au-dessus : c’est un MENSONGE pur et simple, on sait très bien comment faire, au contraire.

Ensuite c’est le même cirque pendant de longues minutes ; Jan répète le même mensonge, en diffusant plusieurs fois de suite la même courte vidéo que tout à l’heure, avec un type qui tape sur un caillou, sans doute en pensant que ça appuie ce qu’il dit alors que ça ne fait que rendre le tout encore plus pathétique.

« Lorsqu’on est sur place, même si l’on se base sur un postulat qui dit que la théorie officielle est acceptable, lorsqu’on est sur place on se rtend compte que ça ne l’est pas ! Il faut arrêter cette condescendance et cet égocentrisme moderne et de penser qu’on est au sommet de l’évolution et qu’on sait tout, et quand on est en face de l’obélisque on ne peut pas expliquer ce qu’on voit  »

Non mais j’hallucine complètement ! Vous vous rendez compte que c’est CE MEC qui vient de taxer la science de condescendance alors qu’il démontre à chaque fois qu’il l’ouvre qu’il ne connaît strictement rien à ce qu’elle avance et qu’il a décrété que les égyptiens étaient trop stupides pour savoir tailler la pierre ? Décidément, y aller au culot, c’est le secret pour affirmer absolument n’importe quoi et se donner quand même une légitimité ! Aaaaaah, c’est écœurant !

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 – Jefe, votre prozac !

Merci Sergio. Bon, et ensuite ? Parce qu’on est a peine à la moitié, et c’est quand même beaucoup de rien du tout, tout ça.

Alors, on a droit au retour des puits de sondage de la pierre (tiens, cette fois quelqu’un a dû lui expliquer pour cette histoire de forage, parce qu’il se met tout d’un coup à accepter la « théorie officielle » sans logique apparente). Ah mais non, je suis rassuré : c’est pour mieux mentir à nouveau ensuite.

Parce que : « Pour le creusage des puits, on invoque à nouveau la même théorie des boules, donc je vous laisse imaginer la galère pour ceux qui étaient en charge de creuser ces puits avec ces supposées boules ! »

Mais comment ça, la « galère » ? C’est tout ce qui te vient à l’esprit pour réfuter cette idée, « c’est la galère » ? Mais personne n’a jamais dit que le travail de carrier était facile, c’est au contraire un des plus physiquement éprouvants au monde ! Et d’ailleurs, où est-ce qu’il a vu qu’on invoquait « LES BOULES » pour creuser ces puits ?!

Oh bref, on s’en branle. On va là aussi remettre les pendules à l’heure : on sait parfaitement bien forer du granit, sans moyen moderne. La preuve en vidéo :

On la fore, et on peut même la scier ! Ça n’a absolument rien d’impossible et c’était même une activité quasi-industrielle à la période romaine, comme en témoigne la scierie hydraulique mise au jour en Jordanie sur le site de Gerash (la source, ici).

Donc, on peut bel et bien forer un trou avec du cuivre et de l’abrasif, c’est plus long qu’avec une foreuse électrique ou un bâton de dynamite, mais ça marche que ça te plaise ou pas, Jan !

Mais Jan n’écoute pas. Jan est déjà reparti vers l’infini et le stupide, parce que Jan, méprisant les risques de se faire supprimer sa chaîne Youtube par les agents du FBI qui campent devant sa porte, annonce que la tranchée qu’il a montrée au tout début de cet article, c’est un site qui n’est pas ouvert au public, et donc délibérément caché. Pourquoi, pour quelle putain de raison alors qu’il n’y a rien d’extraordinaire là-dedans –c’est un TROU- , il n’en sait rien et il ne se pose même pas la question :

CÉ LE GOUVERNEMAN KI LE CACHE OKAY §§§

Et ce pour y répéter les mêmes imbécillités que tout à l’heure (au mot près, je vous jure que c’est vrai) à propos de la soi-disante impossibilité physique de s’agenouiller dans une tranchée d’un mètre de large pour y tailler la roche. Mais bien sûr.

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Il en vient quand même à la conclusion stupéfiante que ces scoupemawkes « sont intrinsèquement liées aux techniques d’extraction de la roche », bravo champion, et que donc, conclusion et roulement de tambour :

9 :05 « Et comme elles sont présentes tout autour de l’obélisque, cela veut bien dire que les boules n’ont pas été utilisées pour tailler et creuser l’obélisque […] on voit exactement les mêmes carrés que l’on retrouve sur la paroi verticale dont je parlais il y a quelques instants ».

Je… crois que mon cerveau vient de fondre. Qu’est-ce que c’est que ce raisonnement ?! « C’est pas les boules parce que c’est trop fatiguant, et donc c’est les marques de sorbetière parce qu’il y en a partout donc c’est pas les boules »

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 –  Chef, chef, chef, ne hurlez pas ! Votre sédatif !

Mais le pire, c’est qu’il continue d’y aller avec son mélange spécial culot-hôpital qui se fout de la charité, de cette manière :

9 :40 « En tout cas le but de cette vidéo c’est de démontrer en images, de manière cohérente, réfléchie et argumentée, que c’qu’on nous dit de manière évasive avec des travaux pratique de niveau CM1, ça n’est tout simplement pas possible, et que tous ceux qui soutiennent mordicus que ça l’est sont soit menteurs, soit n’ont pas vu le site de leurs propres yeux ».

… tout à fait oui. Ouiouiouioui. Bon bref, inutile de hurler plus longtemps, vous aurez compris vous-même, cher public, à quel niveau de mensonge ce mec en est rendu, poussant le foutage de gueule jusqu’à prétendre que ce sont les scientifique qui mentent alors que lui, avec son raisonnement circulaire et son ignorance totale de tout ce qui touche à l’égyptologie, il a raison, puisqu’il pense l’avoir démontré. Personne d’autre ne pourrait réciter un tel monceau d’âneries sans s’étrangler de rire, mais là encore, Jan fait son discours avec un tel aplomb qu’il convainc aisément celui qui n’a pas les connaissances ni le recul nécessaire pour s’en rendre compte. D’où une horde de malheureux dans les commentaires de la vidéo, qui le louent pour sa clairvoyance alors qu’il n’a strictement rien argumenté.

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 –   C’est pas un peu vide, chef ?

Si. En fait, je m’en rends compte Sergio, il n’y a rien à dire concrètement de cette deuxième vidéo, c’est le vide absolu. Tout ce qu’il y avait à débunker était dans la première ; mais ce qu’il fallait pointer du doigt, c’est que ce mec parvient à ne rien dire en douze minutes, a-bso-lu-ment rien, que dalle ; on n’entend aucun argument solide, on n’assiste à rien qui démontre que l’égyptologie à tort sur quelque point que ce soit. Il ne fait que répéter les mêmes âneries, les mêmes mensonges, il paraphrase ses paraphrases et brasse de l’air autant qu’il peut, mais avec un aplomb qui force le respect. Et finalement, l’intégralité de son argumentaire, c’est ça :

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Je sais, ça a l’air dingue. Et dans ce cas, vous allez tout de suite visionner la vidéo et constater par vous-même l’étendue du néant argumentatif que c’est. Rien de nouveau sous le soleil de ces idiots, mais c’est toujours aussi navrant à constater.

Alors, que les Égyptiens n’aient pas procédé de cette façon pour sculpter leurs obélisques, moi, je veux bien l’entendre. Sauf que pour ça, il faut :

1/ Infirmer l’intégralité des indices archéologiques qui soutiennent cette idée.

2/ Prouver l’existence de la fameuse technologie avancée-qu’on-a-perdue-gnégnégné et grâce à laquelle on l’aura fait.

Sauf qu’il n’arrive déjà pas à faire le 1, et que le 2 ne lui traverse même pas l’esprit. Donc Jan, jusqu’à nouvel ordre, ta vidéo :

Sergio, tu me feras penser à recommander du charbon et quelques litres de kérosène.

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Biblio :

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